La banque européenne est déterminée à soutenir la Tunisie dans la transition économique et l’orientation vers l’économie de marché sans compromettre la vie des couches vulnérables.
La Tunisie a toujours trouvé l’appui nécessaire de la part de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) par le biais des crédits octroyés en vue de réaliser un ensemble de projets productifs et aux perspectives prometteuses.
La banque a souligné récemment sa volonté de soutenir notre pays pour qu’il puisse réaliser sa transition démocratique et économique dans les meilleures conditions, en aidant notamment les jeunes diplômés à réaliser leurs projets dans le cadre de l’encouragement de l’initiative privée dans toutes les régions du pays.
Il s’agit, pour ce faire, de choisir les projets les plus rentables dans lesquels les jeunes promoteurs peuvent réaliser des bénéfices importants et améliorer, par conséquent, leur revenu. C’est que l’Etat n’est plus en mesure, à lui seul, de faire travailler ces milliers de jeunes qui sortent chaque année des universités à la recherche d’un stage ou d’un emploi.
L’initiative privée peut ouvrir de nouveaux horizons pour ces jeunes qui ont besoin d’un financement avec des facilités et des avantages de la part des banques nationales pour pouvoir démarrer, sans souci, leurs activités dans les régions. Pour réaliser l’équilibre régional dans les régions de l’intérieur du pays, il est devenu nécessaire, en effet, de s’orienter vers les gouvernorats de l’Ouest, du Centre et du Sud qui ont été privés depuis des années déjà du développement économique.
A la faveur de ces projets — de petite et de moyenne taille — il est possible de stimuler un tant soit peu les activités socio-économiques en permettant aux habitants d’être intégrés dans la vie active, ce qui leur permettra de bénéficier de ressources financières nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Produire à moindre coût
En tout cas, la Berd s’est engagée à soutenir le développement économique de la Tunisie, en optant pour les secteurs dans lesquels elle peut se distinguer conformément aux priorités du gouvernement. Parmi les activités qui sont en expansion et qui ont un avenir prometteur au cours de la période à venir, on peut citer, les énergies renouvelables.
Les chefs d’entreprise et les particuliers ont un grand besoin d’installer les chauffe-eau solaires qui utilisent l’énergie solaire à travers les plaques photovoltaïques.
Les entreprises sont même appelées à produire de l’électricité pour subvenir à leurs besoins et vendre le reste de la production à la Steg. C’est dire que les entreprises spécialisées dans l’importation, l’assemblage et la commercialisation de tous les équipements ayant trait aux énergies renouvelables seront sollicitées par plusieurs consommateurs.
Les produits issus de l’agriculture biologique sont également très demandés, non seulement au niveau du marché local, mais aussi et surtout au niveau du marché extérieur, et ce, compte tenu de leur valeur nutritionnelle et leurs effets bénéfiques sur la santé. Ces produits peuvent être commercialisés dans plusieurs pays du monde, y compris ceux qui sont situés dans les continents asiatique et américain.
L’huile d’olive, les dattes, le miel naturel et biologique sont autant de produits que les promoteurs tunisiens peuvent produire à moindre coût et commercialiser à large échelle. Les secteurs de la technologie et de l’innovation sont, bien sûr, éligibles aux encouragements financiers vu leur importance dans le marché.
Le bailleur de fonds européen souhaite aussi fournir l’appui nécessaire à la Tunisie pour s’orienter davantage vers l’économie de marché. Les autorités sont appelées ainsi à fournir plus d’efforts pour encourager l’initiative privée, l’ouverture du marché et l’application de la loi de l’offre et de la demande pour réguler le marché et déterminer les prix.
Les catégories à faible revenu et celles qui sont considérées comme vulnérables doivent toujours être soutenues afin qu’elles puissent bénéficier d’un niveau de vie acceptable et décent.
Les politiques et les réformes à engager doivent tenir compte de ces catégories en les encourageant à intégrer la vie active grâce à des emplois durables en montant leur propre projet ou en faisant partie d’une entreprise installée dans leur région. La banque en question poursuit, dans ce contexte, son dialogue avec les autorités tunisiennes en vue de lancer les réformes fondamentales pour relancer l’économie nationale sans porter atteinte au niveau de vie des Tunisiens et notamment des catégories nécessiteuses.
Rappelons que la Berd, qui a toujours soutenu le secteur privé en Tunisie, a commencé à réaliser des investissements dans le pays avec le Fonds d’investissement privé du Maghreb dans le but de fournir une aide aux petites et moyennes entreprises qui sont la base du développement économique notamment dans les régions intérieures.
Avec un investissement de mille dinars, le jeune promoteur peut s’installer à son propre compte et commencer à gagner sa vie dans un secteur donné.
Le but est d’oser et de se lancer dans les affaires sans baisser les bras au premier pépin rencontré. Les jeunes doivent poursuivre le processus de réalisation de leur projet et acquérir l’expérience en assurant une gestion rationnelle de leurs affaires. La banque européenne s’est engagée, par ailleurs, en faveur de projets dans les secteurs de l’agro-entreprise, de l’énergie, de la banque et de l’économie du savoir.
Ce sont des secteurs-clés qui peuvent stimuler l’économie et l’emploi dans notre pays moyennant une prise de conscience des jeunes promoteurs qui doivent avoir la volonté de réussir et de se développer. C’est que les moyens financiers ne peuvent pas, à eux seuls, garantir les performances. L’implication et la disponibilité des promoteurs sont indispensables pour la gestion intelligente et durable de ces projets qui trouvent le soutien et l’assistance de la part des bailleurs de fonds nationaux à travers les lignes de crédit mises à leur disposition.
D’ailleurs, depuis septembre 2012, date du début des opérations de la Berd en Tunisie après la révolution, celle-ci a investi 133 millions d’euros dans le pays et a soutenu neuf projets afin de favoriser l’emploi des jeunes et donner l’exemple aux autres diplômés que l’initiative privée bien menée donne toujours ses fruits.
Source : La Presse