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Tunisie : Le Sud a enfin trouvé son graal, le projet solaire TuNUR. Le gouvernement traînaille! (21/08/2017)

La Tunisie sera-t-elle le premier pays d’Afrique du Nord à exporter l’énergie solaire produite à la lisière du Sahara vers l’Europe ? Elle a le soleil, une bonne législation et un promoteur prêt à y aller avec une exceptionnelle proposition de lancer un projet de 4.5 gigawatts.

Dans un article publié sur le site « Climate Home », le directeur exécutif du projet TuNur, Kevin Sara, explique pourquoi il peut réussir là où l’initiative de premier plan “Desertec” a échoué, en mettant en relief les bénéfices que le peuple engrangera pour peu qu’il soit venu à bout des résistances de l’entreprise étatique publique, qui exerce un monopole sans partage, autrement dit la STEG.

Il révèle tout d’abord que TuNur a sollicité dernièrement l’autorisation de construire une centrale solaire de grande envergure aux confins du Désert, reliée à l’Europe par un réseau sous-marin, suite à l’échec de l’initiative Desertec associant 19 partenaires moyennant un budget de 400 milliards d’euros, du à des considérations de coût et pour cause d’instabilité politique.

Les promoteurs de ce projet d’envergure cultivent désormais l’espoir de faire de la Tunisie le premier pays exportateur d’énergie solaire avec la construction d’une usine de 4.5GW près de Rjim Maatoug, dans le Sud-ouest du pays. L’électricité produite est destinée à l’Europe, acheminée via des câbles sous-marins vers Malte, l’Italie et la France.

Si tout se passe bien, le patron de TuNur espère que la première phase du projet consistant en une production de 250 MW, avec une connexion à Malte, pourrait être opérationnelle d’ici 2020, pour un investissement estimé à 1,6 milliard d’euros.

L’analyse de rentabilité se fonde sur le généreux soleil de la Tunisie – jusqu’à 20% de plus que les meilleurs sites en Europe, selon TuNur – et la vaste superficie de terres incultes et négligées. Le climat de l’UE et les objectifs d’énergie propre sont les éléments majeurs de la création de demande.

La plus grande installation solaire au monde

TuNur envisage d’utiliser la technologie de l’énergie solaire concentrée, qui réfléchit les rayons du soleil sur une tour centrale d’un réseau de miroirs. Grâce à l’utilisation de sel fondu pour le stockage de l’énergie, il sera possible de déployer l’énergie générée pour répondre à la demande variable. L’usine de 250MW serait déjà l’une des plus grandes installations solaires thermiques au monde.

Une fois totalement en place, le projet couvrira 25.000 hectares, soit près de trois fois la superficie de Manhattan. « Il y a tant de terres, qui sont des étendues totalement marginales, et ne sont pas assez bonnes pour l’agriculture », a déclaré Sara. « Ces terres sont laissées à l’abandon et la population locale est ravie de nous voir venir faire quelque chose avec elle », a-t-il ajouté.

En 2014, la Tunisie est devenue le troisième pays au monde à avoir inscrit la protection du climat dans sa Constitution. Une année plus tard, une loi sur les énergies renouvelables a été promulguée.

Cependant, les obstacles politiques sont toujours en place. TuNur s’échine à obtenir que lui soit appliquée la disposition relative aux exportations prévue par la législation sur l’énergie propre, nonobstant les résistances de l’entreprise étatique qui exerce le monopole sur l’électricité en Tunisie [la STEG]. C’est le premier cas de test pour TuNur, qui attend encore la réponse du ministère tunisien de l’Energie à une demande envoyée par courriel.

« Ce fut vraiment la volonté du Parlement tunisien que l’industrie de l’exportation d’énergie renouvelable soit ouverte », a déclaré Sara. « Nous sommes prudemment optimistes », a-t-elle ajouté.

« Des relents de néo-colonialisme » !

Le projet TuNur est détenu à 50% par la société britannique Nur Energy et à 50% par des investisseurs tunisiens et maltais. Et cela n’est pas allé sans susciter quelque méfiance en Afrique du Nord. C’est notamment le cas du militant algérien Hamza Hamouchene qui, en 2015, a livré une virulente critique contre l’initiative Desertec, publiée dans le New Internationalist, accusant ses promoteurs de néo-colonialisme.

« Le Sahara est décrit comme un vaste territoire dépouillé, vide, peu peuplé, constituant une occasion en or de donner à l’Europe l’électricité pour qu’elle puisse continuer son extravagant mode de vie consumériste et prodigue dans la consommation d’énergie », écrivait-il.

« C’est le même langage utilisé par les puissances coloniales pour justifier leur mission civilisatrice et, en tant qu’Africain, je ne peux pas m’empêcher d’être très méfiant à l’égard de ces mégaprojets et leurs motivations « bien intentionnées » qui servent souvent à faire passer la pilule amère de l’exploitation brutale et du pur vol.“

Le projet d’exportation TuNur était en discussion alors même que les Tunisiens essuyaient des coupures de courant et se tournaient vers l’Algérie voisine pour être alimentés en énergie, a-t-il ajouté.

Un projet très spécifique sur un site spécifique

Mais Sara affirme que la population de la région est favorable au projet. En effet, il a soutenu que la construction d’une industrie solaire contribuerait à corriger les inégalités entre les villes côtières riches et l’intérieur sous-développé. « Ce que nous voulons faire, c’est de créer vraiment un secteur [exportation solaire] et que d’autres personnes nous suivent ».

Un communiqué de presse annonçant le dépôt par TuNur d’une demande d’autorisation auprès du ministère tunisien de l’Énergie, pour le projet d’exportation d’électricité solaire, citent les déclarations de Mohamed Larbi Ben Saïd, président du conseil de gestion des terres collectives El Ghrib, propriétaire du terrain que TuNur louera pour le projet. « Ce projet apporte le développement économique nécessaire à notre région et à notre communauté ; il donne une vraie valeur à des terres quasi-désertiques d’une manière écologiquement durable.
Nous sommes très heureux de contribuer à ce projet tunisien d’envergure dans le secteur du développement durable », souligne-t-il.

TuNur a été associée à l’initiative Desertec, mais Kevin Sara s’est déclaré confiant que le sort qui a été celui de ce projet sera évité. « Desertec était un grand consortium d’entreprises qui cherchent des occasions d’affaires, sans aucun plan, ni projet. Tel était le problème. Nous avons toujours été concentrés sur un projet très spécifique sur un site spécifique », a-t-il affirmé.

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