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Le Maroc se tourne vers le soleil : Avec la centrale Noor I (06/02/2016)

 Aux portes du désert, la Mecque de l'industrie cinématographique a désormais des airs de nouvel eldorado de l’énergie solaire. Dans la ville de Ouarzazate, le roi Mohammed VI a inauguré jeudi 4 février le projet Noor I, premier volet de ce qui sera la plus grande centrale solaire thermodynamique du monde.

A perte de vue, quelque 500.000 miroirs cylindriques sont installés sur le sable, sur une surface de 450 hectares, soit 680 terrains de football. L’architecture des bâtiments qui complètent le paysage fait écho à la tradition des constructions en terre. A une demie douzaine de kilomètres à vol d’oiseau, un barrage construit en 1954 par Hassan II fournit les quantités d’eau nécessaires à l’entretien de la centrale.

Des figures parmi les plus emblématiques du monde des affaires ont fait le déplacement, tout comme l’ensemble de la classe politique marocaine. Ce n’est pas un hasard si le conseil du gouvernement, qui devait initialement se tenir jeudi 4 février, a été avancé d’un jour.

Chez les acteurs qui ont participé à ce projet dont l'inauguration a été maintes fois reportée - notamment ceux de l’Agence de l’énergie solaire (Masen), en première ligne du pilotage des énergies renouvelables au Maroc - on sent la satisfaction de voir la centrale enfin opérationnelle. Le premier kilowatt a été officiellement produit à 16 heures, par le roi en personne.

 

"Aujourd'hui le roi du Maroc écrit une nouvelle page dans l'histoire du climat: La centrale solaire d'Ouarzazate est inaugurée", a tweeté la ministre déléguée à l'Environnement, Hakima El Haite.

La centrale thermosolaire Noor I, c’est 160 MW grâce à la technologie thermo-solaire (CSP) à capteurs cylindro-paraboliques, et une capacité de stockage thermique de 3 heures à pleine puissance. Elle doit "permettre à des milliers de familles d’être raccordées à l’électricité, et éviter le rejet de 240.000 tonnes de CO2 par an", a indiqué Mustapha Bakkoury, directeur général de Masen.

Cette première tranche a coûté 7 milliards de dirhams, grâce à des financements de la Banque africaine de développement, la Banque publique allemande Kfw, la Banque mondiale, l’Agence française de développement, la Banque européenne d’investissement, le fonds de technologies propres et la Commission européenne.

 

"A travers ce projet, on voit que la lutte contre le réchauffement climatique est possible, puisqu’il y a des pays à l’avant-garde qui sont allés de l’avant comme le Maroc, et qui, aujourd’hui, peuvent prouver au reste du monde, notamment à tous les pays qui ont du soleil, qu’ils peuvent faire la même chose", nous a déclaré la ministre française de l’Ecologie, du développement durable et de l’énergie, Ségolène Royal, invitée d’honneur de la cérémonie d’inauguration.

L’or est dans le soleil

L’or est dans le soleil. Tel est le slogan d’un festival qui se tient annuellement à Ouarzazate pour mettre en lumière cette "richesse nationale". Il pourrait aussi être celui du plan énergétique marocain.

Et pour cause. Le Maroc est quasi dépourvu de ressources en énergies fossiles. "Nous importons 94% de notre énergie comme combustibles fossiles provenant de l’étranger, et cela a de lourdes conséquences sur notre budget", avait récemment fait savoir Hakima El Haite.

Accéder à l’indépendance énergétique

Si les grands chantiers des quinze dernières années comme l’électrification rurale sont d'ores et déjà bouclés, comme l’a rappelé Ali Fassi-Fihri, directeur général de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), organisme qui, selon lui, travaille en symbiose avec Masen, le royaume veut désormais se positionner en champion des énergies renouvelables et faire ainsi d’une pierre deux coup: réduire sa dépendance au fossile et devenir le leader africain du renouvelable.

 

Pour le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi, interrogé par le HuffPost Maroc, "le projet Noor va permettre au Maroc d’accéder à l’indépendance énergétique".

Mais la station Noor I, fer de lance de la stratégie marocaine en matière d’énergies renouvelables, n’est que la première phase d’un méga-projet développé par Masen. Quatre centrales sont en effet prévues dans le complexe de Ouarzazate, dont la capacité globale devrait atteindre 580 MW et fournir de l’énergie à 1,1 million de Marocains d’ici 2018.

La centrale Noor II, qui utilisera la même technologie, s'étalera sur 680 ha et sera dotée d'une puissance de 200 MW et d'une capacité de stockage de 7 heures. Noor III adoptera, elle, la technologie tour thermo-solaire et aura une puissance de 150 MW, ainsi qu'une capacité de stockage de près de 8 heures. Le coup d’envoi de ces deux tranches a été donné jeudi 4 février par le roi Mohammed VI. Elles seront “livrées fin 2017”, a révélé le DG de Masen.

 

En tout, le complexe Noor devrait s’étendre sur 3000 hectares, soit la superficie de la capitale du Maroc. Il aura une capacité de 2000 MW pour un coût total de 24 milliards de dirhams.

Fin décembre 2015, près de 20 milliards de dollars avaient été levés pour le financement de Noor II et III, qui sont réalisées et exploitées par un consortium majoritairement saoudien (Acwa Power), avec son partenaire espagnol Sener. L'appel d'offres pour la réalisation du complexe Noor IV (technologie photovoltaïque) a été clôturé en septembre 2015.

 

D’autres stations Noor vont d’ailleurs voir le jour dans les sites de Laâyoune, Boujdour, Tata et Midelt. Les travaux pour la construction de cette dernière vont être lancés en 2016.

L'objectif du royaume, qui accueillera en novembre 2016 la conférence internationale sur le climat (COP 22), est de porter en 2030 la part des sources renouvelables dans le mix électrique national à 52% (20% utilisant l’énergie solaire, 20% l’éolienne, 12% l’hydraulique).

Sur Twitter, Greenpeace a partagé l'information avec ses 1,5 millions d'abonnés: "La façon dont nous produisons est en train de changer. Tandis que le Maroc allume la plus grande centrale solaire de l'histoire, les profits de BP et de Shell chutent" écrit l'ONG.

 

Dans la moitié du 20e siècle, les puissances mondiales se sont lancées dans une course à l’énergie nucléaire. En 1986, au lendemain de la catastrophe Tchernobyl, le physicien allemand Gerhard Knies a été l’un des premiers à affirmer que l’énergie solaire pouvait remplacer les autres sources d’énergie, selon le Guardian, cité parSlate.

Dans le début des années 2000, ses travaux ont donné naissance au projet Desertec, consortium créé en 2009 pour développer des installations solaires géantes en Afrique du Nord et au Moyen-Orient pour alimenter l’Europe en électricité d’origine renouvelable. Si le projet Desertec a été abandonné en 2014, le Maroc avait déjà lancé son ambitieux plan énergétique en 2008.

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